La biodiversité se cache aussi dans les grottes et les cavernes, et particulièrement dans les Alpes-Maritimes qui sont aussi un « hotspot » pour cette faune. Une petite grotte, dissimulée dans la végétation, non loin du village de Peille, abrite plusieurs espèces remarquables. On y trouve tout d’abord l’Hydromante de Strinati, une sorte de salamandre emblématique du pays niçois :
Ce sympathique batracien n’est pas strictement cavernicole, car il a des yeux et sort volontiers la nuit de son refuge, qui peut être aussi une anfractuosité dans un vieux mur de soutènement très humide. Humide, car l’hydromante respire uniquement par la peau, n’ayant pas de poumons, et a donc besoin de fraîcheur et surtout d’un degré d’hygrométrie élevé pour vivre. Il se nourrit de petits arthropodes, avec une préférence très marquée pour les Limonia, une espèce de moustique inoffensif souvent abondant dans les grottes et les caves humides. Il ne vit que dans les Alpes-Maritimes : dans le Pays des Paillons on peut le trouver sur le Férion et le plateau Tercier, et il est abondant dans les vallées de la Bévéra et de la Roya.
Mais lors d’une visite récente dans cette grotte, j’ai eu la joie de pouvoir voir enfin évoluer un insecte qui m’est cher, puisque j’ai participé à sa description, mais que je ne connaissais que par des exemplaires récoltés morts dans des pièges. Il s’agit d’un charançon aveugle et en partie dépigmenté, qui ne vit que dans le milieu souterrain superficiel des pentes du Mont Agel, entre Peille et St Martin de Peille.
En voici également des vidéos, dont une « torride ».
D’autres coléoptères aveugles se trouvent aussi dans ce milieu souterrain, mais sont difficiles à observer vivants. Voici donc des exemplaires de collection des deux formes qui ont été décrites de cette grotte par Robert Laneyrie en 1955 :
Et pour finir, un carabique aveugle qui cohabite avec les précédents, mais qui atteint le plateau Tercier :