Entre le vallon du Destey et celui de la Garde se dresse, si l’on peut dire, le sommet de Pincalvin, qui culmine à 337 mètres. Son flanc sud montre des lits alternés de marnes et de calcaire datés du Crétacé supérieur (90 à 70 millions d’années), mais sur ses flancs nord et nord-est on rencontre un authentique maquis, avec des bruyères arborescentes (Erica arborea) et des myrtes (Myrtus communis) comme dans les Maures, l’Estérel ou en Corse.
chemin de Pincalvin, 8 déccmbre 2019
Myrte en fruits, Myrtus communis, à Pincalvin, 8 décembre 2019
Erica arborea, bruyère arborescente ou brande, maquis de Pincalvin
Ces plantes ne poussent que sur des terrains sablonneux acides. Or ici le sol ocre clair provient de la décomposition d’une roche particulière, le grès à Nummulites du Bartonien, qui s’est formé sous la mer il y a 40 millions d’années. En regardant de près un caillou ramassé sur le chemin, on peut voir les disques des nummulites, animaux unicellulaires à squelette, qui peuplaient les mers à l’ère cénozoïque (autrefois appelée tertiaire)
Grès à nummulites de Pincalvin.
Cette roche est principalement constituée de grains de sable, provenant de l’érosion des massifs anciens, cimentés par du calcaire. Ce calcaire est dissous et entraîné par la pluie, et sur le sable acide qui reste, le maquis peut se développer.
On peut voir la transition entre les calcaires lutétiens (entre 50 et 40 Ma) et ce grès bartonien sur le chemin du Destey, juste avant le pont sur le ruisseau de la Vernéa, qui franchit d’ailleurs le banc de calcaire dur en une cascade d’une vingtaine de mètres !
Ce grès ne doit pas être confondu avec le grès d’Annot ou pierre de savel, plus récent (Oligocène inférieur, 33 à 28 Ma), et au grain plus fin, que l’on trouve plus haut, au dessus des marnes gris-bleu du Priabonien (37 à 33 Ma). Sa décomposition donne aussi des sols sablonneux acides, propices au châtaigner, mais aussi au mimosa…
Les « escaillons » du Collet des Loups, marnes du Priabonien, 37 à 33 Ma
