Les Lépiotes

Les lépiotes sont une famille de champignons à lames blanches (sauf de rares exceptions) et spores toujours blanches, dont le pied s’orne en général d’un anneau, mais ne présente jamais de sac (« volve ») à la base. On y trouve d’excellents champignons, comme la grande coulemelle, Macrolepiota procera :

Macrolepiota procera, Coaraze, les Faïsses, 20 octobre 2018, photo J. Raffaldi

ou comme la Lépiote pudique, Leucoagaricus leucothites :

Leucoagaricus leucothites, Vallon du Destey, 19 octobre 2018

mais il ne faut surtout pas confondre cette dernière avec les amanites blanches mortelles, qui ont une volve à la base du pied.

Un peu plus tôt en saison pousse parfois une espèce voisine, strictement méridionale et rare, Leucoagaricus barssii, qui s’en distingue par son chapeau écailleux :

Leucoagaricus barssii, vallon du Destey, 30 septembre 2019

Leucoagaricus barssii, vue de dessous

C’est aussi un bon comestible, mais elle ressemble vraiment trop à d’autres, fort peu recommandables, comme Lepiota brunneoincarnata, qui est mortelle, et qui pousse chaque année en octobre dans ma pelouse. Elle a causé plusieurs empoisonnements récents en France, en Tunisie et en Turquie. La toxine responsable est très proche de celle des Amanites mortelles et provoque des dommages irréversibles au foie.

Lepiota brunneoincarnata, vallon du Destey, 23 octobre 2018.

Elle cohabite avec une autre petite Lépiote, dont la toxicité réelle est inconnue, et qu’il n’est donc pas question d’essayer de goûter. Il s’agit de Lepiota lilacea, décrite par l’abbé Giacomo Bresadola, un des plus grands mycologues italiens, en 1892.

Lepiota lilacea, Vallon du Destey, 20 octobre 2018.

Enfin la « lépiote guttulée » pousse aussi dans ma pelouse; elle est indiquée comme rare et méridionale, mais elle est fidèle à sa station lors des pluies d’automne. Son aspect assez atypique l’a fait classer dans différents genres et recevoir de multiples noms scientifiques. Dans les vieux ouvrages on peut la trouver sous le nom de Lepiota ou Limacella irrorata. Aujourd’hui la cause est entendue, elle doit s’appeler Chamaemyces fracidus !

On remarque ici les gouttes qui se forment sur les lames, d’où son nom français de lépiote guttulée

Chamaemyces fracidus, vallon du Destey, 29 octobre 2018

La lépiote guttulée est réputée comestible, mais je ne l’ai pas essayée, et je déconseille formellement de consommer toutes les petites lépiotes des pelouses, en raison du risque de confusion avec les espèces mortelles comme brunneoincarnata.

Taggé , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire